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Particularités du système immunitaire de la crevette : quel impact sur la résistance au stress en élevage ? Logo Feedia

Les crevettes n'ont pas le même système immunitaire que les vertébrés. Cette particularité a une incidence sur la conduite d’élevage : elle rend par exemple impossible l’acquisition d’immunité par la vaccination. Sans système immunitaire spécifique, l’immunité innée reste pour les crevettes la principale forme de défense. Elle permet ainsi d'éviter les pathologies et les niveaux élevés de mortalité qui nuisent aux élevages. Comment les défenses immunitaires fonctionnent-elles chez la crevette ? Par quels moyens stimuler ce type de défense afin d’atténuer l’impact du stress en élevage ?

 

Les crevettes sont des animaux dont le système immunitaire diffère de façon notoire de celui des vertébrés. Cette particularité a un impact direct sur l’élevage de crevettes. En effet, on ne peut pas les vacciner. C’est la raison pour laquelle l’irruption de nouvelles maladies telles que White Spot Syndrom Virus, le Taura Virus, le Yellow head virus ou, plus récemment, l’Early Mortality Syndrom, sont toujours des événements marquants dans l’industrie.

Les particularités du système immunitaire de la crevette

Il existe différents types de systèmes immunitaires chez les animaux :

  • les barrières physiques : tels que la peau, le mucus, l’exosquelette, la microflore,
  • l’immunité innée : commune aux vertébrés et aux crevettes, l’immunité innée est une défense génériquenon spécifiquerapide et orientée vers tout ce qui est du ''non soi'', c'est à dire les agressions extérieures. Elle  intervient dans un second temps,

l’immunité acquise qui fait défaut aux crustacés, est au contraire hautement spécifique d’un pathogène donné.

Le principe-même de la vaccination consiste à inoculer un agent pathogène diminué à un animal sain, rendu inoffensif. L’organisme des vertébrés apprendra ainsi à lutter contre cet agent et en conservera le souvenir. En cas d’infection ultérieure réelle par ce pathogène, l’organisme sera en mesure de se défendre plus efficacement. Cette réaction est impossible pour la crevette du fait de l’absence chez elle de mémoire immunitaire classique.
Des travaux de recherches récents ont mis à jour chez la crevette et d’autres décapodes une réponse immunitaire proche des réponses spécifiques des vertébrés supérieurs. Toutefois, une application à grande échelle de ces résultats serait prématurée.

Schéma explication sur le systeme immunitaire des crevettes

Comment pallier l’absence de vrai système immunitaire chez la crevette ?

En aquaculture, les pratiques d’élevage associées aux conditions environnementales soumettent les crevettes à des situations de stress susceptibles de fortement les affecter. Ces facteurs de stress (pollution, diminution de l’oxygène, variations de températures, tri et transfert, choc osmotique) peuvent directement provoquer la mort ou encourager le développement de pathogènes opportunistes et des mortalités par infections. Comme pour toutes les espèces d’élevage, la meilleure façon de réduire l’impact de ces maladies est de constituer un certain nombre de barrières afin d’éviter que trop d’organismes pathogènes ne se développent. A cet égard, les barrières physiques et sanitaires constituent les préventions les plus efficaces. Par conséquent, l’absence d’immunité spécifique vraie chez la crevette impose de favoriser au maximum l’expression de l’immunité non spécifique.

Néanmoins, le risque zéro n’existe pas. Les exploitations aquacoles sont régulièrement contaminées par des bactéries, des virus ou des parasites pathogènes. Dans ce contexte, l’apport de certaines substances à effet immunostimulant peut aider à préparer les organismes des animaux à la survenue d’une maladie. Dans son usage courant, le terme « immunostimulant » désigne plutôt l’ensemble des composés qui ont démontré leur capacité à améliorer une ou plusieurs des réponses mesurables du système non spécifique. Les immunostimulants visent à maintenir en éveil le système immunitaire des animaux qui les ingèrent ; ils peuvent ainsi générer une réponse du système immunitaire non spécifique.

Les Βeta-glucanes et Manno-oligosaccharides (MOS) sont en particulier connus pour améliorer la résistance aux infections bactériennes et virales par la stimulation des défenses naturelles et l’activation des cellules phagocytaires. Certaines vitamines telles que la vitamine C et la vitamine E contribuent aussi à augmenter la résistance au stress. Des oligo-éléments comme le sélénium ont également des propriétés anti-oxydantes et limitent les effets des radicaux libres. Il est important de veiller à ce que ces substances immunostimulantes soient apportées en quantité suffisante par le biais de l’alimentation ou directement en élevage, en particulier pendant les périodes charnières ou stressantes : tri et transfertchoc osmotique, certaines conditions d’élevage.

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